Beauté,  Lifestyle

Beauté & Durabilité: 2 mondes parallèles ?

Voilà un article que j’attendais impatiemment de publier ! Il combine deux sujets qui m’intéressent au plus haut point et qui apparaissent régulièrement dans l’actualité, la vie de tous les jours et surtout, les réseaux sociaux.

Avant toute chose : je ne suis pas là pour faire la morale à qui que ce soit, diaboliser des marques ou te dire ce que tu dois acheter ou non. Mon but ici c’est de te montrer quelles sont les subtilités du monde la cosmétique et de t’aider à faire des choix mieux informés et conscients 😉

Aujourd’hui, les consommateurs-trices questionnent de plus en plus le procédé de fabrication, les ingrédients, le packaging des produits qu’ils/elles achètent mais demandent aussi plus de transparence de la part des marques, des explications détaillées sur ce qu’elles vendent. C’est un progrès qui s’accompagne également d’une subtilité : les marques ont favorablement répondu au souhait de transparence mais elles en ont également profité pour utiliser ce type d’argument à des fins marketing. Alors comment faire le tri ?

Pour aborder la durabilité au sens large – écologie, droits humains et cause animale – dans le monde de la beauté (make-up et skincare confondu), il y a plusieurs angles:

  • les ingrédients: d’où viennent-ils ? (provenance animale etc.) Comment sont-ils acheminés ? Sont-ils extraits dans le respect de l’environnement et des droits de l’homme ?
  • le produit final: où et comment est-il produit ? Est-il testé ? Sur qui ou quoi ?
  • le packaging: est-il en plastique ? Est-il recyclable ? Et son emballage ?

Ce qu’il faut savoir sur les ingrédients et leur acheminement.

Je te parlerai bientôt de comment lire les étiquettes de tes produits préférés, de ce qu’il faudrait éviter (présence de silicone, de résidus de pétrole etc.) ou privilégier (présence de labels…) quand on choisit un produit. Aujourd’hui, je vais plutôt te parler de la manière dont s’approvisionnent les entreprises cosmétiques et de la provenance de certains ingrédients.

Concernant l’acheminement des ingrédients, il est assez rare de pouvoir trouver des informations sur la provenance et le mode de transport. Néanmoins, à moins que cela soit mentionné par la marque, on peut admettre que les ingrédients peuvent venir de partout dans le monde et sont donc acheminés par bateau, avion ou autre (coucou la dépense de CO2 !) jusqu’au lieu de production du produit final.

Toutefois, même si ces documents ne sont pas obligatoires, les compagnies de cosmétiques sont fortement encouragées par les instances régulatrices à fournir des documents prouvant le « sustainable sourcing ». En d’autres mots, elles sont poussées à fournir des preuves que les ingrédients utilisés sont extraits de manière éthique et assurant leur traçabilité.

Le produit final, ses tests et ses labels.

Si c’est « cruelty-free », c’est clean ?

Non pas forcément. Cruelty-free signifie non-testé sur les animaux. MAIS ! Il y a un ENORME « mais ».  Lorsqu’un produit a la mention « cruelty-free », cela signifie que le produit final n’a pas été testé sur les animaux. Cela ne signifie en rien que les ingrédients, considérés séparément, n’ont pas été traités sur les animaux. Je pose ça là.

Le mot que tu cherches est : sournois. Ce sont toutefois des pratiques très fréquentes et il n’y a rien qui oblige les entreprises qui fabriquent les cosmétiques à mentionner que les ingrédients utilisés sont cruelty-free. La bonne nouvelle c’est que certaines marques, comme REN, le font ! Cela montre que l’on va de l’avant, que d’autres marques peuvent et vont suivre le mouvement, et ça c’est cruellement important.

Si c’est écrit « green », « natural » ou « organic » , c’est clean ?

Alors là, on entre dans un sujet très délicat… Il faut savoir que ces termes ne sont pas régulés. DU TOUT ! Cela signifie que n’importe qui peut utiliser ces mots (quel que soit les ingrédients de ce produit !). Demain, je pourrais créer un produit avec du ketchup et des morceaux de céleri, écrire « naturel » sur l’étiquette et je pourrais le vendre ! Le mot « naturel » n’étant pas régulé, il peut s’utiliser un peu n’importe comment.

Dans la même lignée, le mot « organic », qui signifie « bio » en anglais, indique au consommateur que CERTAINS ingrédients (parfois seulement un seul) sont issus d’une agriculture sans produits chimiques. Et basta. Cela ne veut absolument pas dire que le produit final est bio ! Loin de là. Mais à nouveau, ce n’est pas mensonger de l’écrire sur l’étiquette étant donné que le produit contient un ou des ingrédients bio. Que ces derniers soient couplés avec des ingrédients controversés et/ou issus de la pétrochimie, n’empêche pas l’entreprise d’écrire le mot « bio » sur l’étiquette de son produit. Aujourd’hui aux Etats-Unis, le USDA (United States Department of Agriculture) exige qu’un minimum de 95% des ingrédients soient certifiés bio pour que le mot « organic » apparaisse sur l’étiquette du produit fini. En Europe, ce qu’il faut rechercher c’est la présence des labels ci-dessous.

Si tu veux y voir plus clair et trouver des produits qui correspondent à tes standards et convictions, je te conseille de regarder les standards des labels ECOCERT, NATRUE, the Soil Association ou Cosmos standard. Ce sont des labels qui assurent notamment le respect de la biodiversité, de l’environnement, l’absence d’ingrédients issus de la pétrochimie ou des OGM, et bien d’autres. Si tes produits cosmétiques ont ce type de label sur leur packaging, il y a de grandes chances qu’ils soient clean !

Si c’est vegan, c’est clean ?

Voilà encore un mot utilisé à outrance en marketing et qui n’est pas régulé. Si c’est quelque chose d’important pour toi, l’organisation américaine PETA fournit une liste d’ingrédients à éviter si tu ne souhaites consommer que des produits sans substance animale. Je te la mets ici pour que tu puisses la consulter plus facilement.

Ce qu’il faut savoir sur le packaging.

En somme, c’est beaucoup du bon sens. Un produit très clean dans un packaging en plastique, pour moi c’est un manque de cohérence dans la stratégie d’une marque et je vais donc me poser plus de questions sur celle-ci. Beaucoup de marques commencent tout doucement à faire des efforts sur leurs packagings en essayant de trouver des alternatives plus durables.

En résumé

L’industrie des cosmétiques, comme beaucoup d’industries, contient beaucoup de subtilités qui nécessitent de s’informer un peu. On constate qu’il est très facile de se faire avoir par un packaging attractif et un « wording » qui matche les préoccupations des consommateurs sans pour autant faire l’effort d’améliorer la formule. Good News: pas toutes les marques ont ce genre de pratiques!

Alors au final, qu’est-ce que j’en pense ?

Je suis certaine que l’on est sur la bonne voie avec la présence grandissante des labels, le désir des marques d’offrir des produits qui correspondent aux exigences des consommateurs et surtout avec la sensibilisation croissante des consommateurs à ce genre de questions. Je pense également que la présente grandissante des applications qui permettent de scanner les étiquettes joue un rôle crucial dans l’information et le futur choix des consommateurs. Ces applications ont non seulement un rôle éducatif mais ajoutent une pression supplémentaire aux marques qui sont désormais forcées à plus de transparence sous peine d’être lynchées sur la place publique, aka les réseaux sociaux.

Comme je l’ai déjà dit, je ne suis pas parfaite, j’ai des produits plus clean que d’autres dans ma salle de bain. J’essaie de faire attention à ce que j’achète, je scan, je m’informe, je lis les étiquettes et j’essaie de faire au mieux en fonction de mes besoins et du respect de la planète. Et je pense que c’est ça le plus important aujourd’hui. Être conscient de questions environnementales, s’informer, rechercher des alternatives, autrement dit : faire des efforts du mieux qu’on peut. C’est pas parfait, mais c’est mieux que de ne rien faire du tout.

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